Potentiel antitumoral de l’huile d’olive extra vierge (HOVE)

Le potentiel antitumoral de l’huile d’olive vierge extra

Un projet de recherche mené à l’hôpital provincial de Castellón, par l’Unité des thérapies avancées, explorera le potentiel antitumoral de l’huile d’olive vierge extra (HOVE) Sabor del Temps, produite dans la région de Foia de l’Alcalatén. Ce projet s’appuie sur les résultats d’études antérieures menées par l’Université Jaume I (UJI) et l’Université de Cordoue, qui ont démontré la capacité de l’huile à inhiber la prolifération des cellules tumorales in vitro.

Contexte scientifique

Cette nouvelle recherche s’appuie sur deux études collaboratives. La première, utilisant un extrait d’olive Sabor del Temps, a évalué son effet sur la lignée cellulaire d’adénocarcinome du côlon humain HT-29. Les résultats ont montré une inhibition de la prolifération cellulaire avec une valeur de CI50 de 13 µg/mL. La CI50 (concentration inhibitrice médiane) est un indicateur clé en pharmacologie. Elle indique la concentration d’une substance nécessaire pour inhiber de moitié un processus biologique, en l’occurrence la croissance des cellules cancéreuses. De plus, il a été confirmé que l’extrait est stable et conserve ses propriétés à long terme.

La deuxième étude, menée avec l’huile d’olive extra vierge Sabor del Temps Blanc, a également démontré un effet antitumoral significatif. À une dose de 30 µg/mL, l’huile a inhibé de 30 % la croissance de l’adénocarcinome du côlon HT-29 et de 30 % de l’adénocarcinome du sein MCF-7. Il est important de noter que ces doses n’ont eu aucun effet nocif sur les cellules saines, ce qui suggère une potentielle sélectivité d’action.

Méthodologie de la nouvelle étude

Le projet actuel, dirigé par la scientifique Raquel Gil Edo, vise à approfondir ces résultats et à les rendre plus pertinents cliniquement. La recherche portera sur la préparation d’échantillons d’huile d’olive extra vierge et de pulpe d’olive.

La principale innovation méthodologique réside dans l’utilisation de modèles cellulaires tridimensionnels, appelés organoïdes. Contrairement aux cultures cellulaires bidimensionnelles classiques, les organoïdes reproduisent plus fidèlement la structure et la fonction des tissus réels. Cela permet une simulation plus fidèle de la réponse tumorale au traitement. L’étude évaluera l’effet des échantillons d’huile d’olive extra vierge (EVOO) sur la croissance et l’inflammation de ces cultures, en particulier sur des lignées cellulaires d’adénocarcinome mammaire (MCF-7).

De plus, une validation préclinique sera réalisée à l’aide d’organoïdes dérivés de cellules de patients atteints d’un cancer du pancréas (PDAC). Le cancer du pancréas est l’un des cancers les plus agressifs, avec un taux de mortalité élevé. La découverte d’un traitement efficace constituerait donc une avancée significative. En travaillant avec des cellules dérivées de patients, les chercheurs pourront obtenir une approximation plus précise de la réponse potentielle au traitement en situation clinique réelle.

Ce projet est le fruit d’une collaboration interdisciplinaire entre la Fondation Dávalos-Fletcher, l’Unité de Thérapies Avancées de l’Hôpital Provincial de Castellón et l’UJI, avec la participation d’experts tels que Carlos Ferrer et Eva Falomir. Cette recherche place Castellón à l’avant-garde de la recherche en oncologie avec des produits naturels, et met également en évidence le potentiel des thérapies personnalisées et préventives. Les résultats pourraient ouvrir de nouvelles perspectives pour le développement de traitements complémentaires ou alternatifs contre le cancer.